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4 mai 2008 7 04 /05 /mai /2008 14:43

Depuis longtemps déjà, l'Angleterre n'a plus la main mise sur la musique. Depuis le trip hop du milieu des annés 90, peut-être. A force de ne copier que la coupe de cheveux des Beatles, sans être à même de pondre une bonne chanson (ou ne serait-ce qu'une chanson décente), les groupes de pop anglais étaient perpétuellement dans le pastiche, la pâle copie. Ajoutez à cela une arrogance franchement pathétique et vous obtenez un fiasco total, le tout relayé par une presse qui ferait passer la nôtre pour un parangon d'éthique et d'intégrité... C'est dire.

L'Amérique, comme toujours, demeure un vecteur culturel hallucinant (cinéma, séries, littérature, et bien-sûr musique), et les groupes qui n'inventent rien (comme les Black Mountain, les Black Angels, ou Comets on Fire) arrivent à être géniaux et indispensables car profondément honnêtes. Même si leur musique est marqué par les années 70, Led Zep, et le rock camé, ils font ça à 200 à l'heure, et ça donne une musique démente tout de suite maintenant, pas un revival de plus. Des disques pour 2008, amen. Et pas pour des vieux cons nostalgiques qui pensent qu'aucun groupe ne pourra faire mieux que le Pink Floyd (comme si faire mieux était un but en soi).

Avec The Coral et maintenant The Last Shadow Puppets, l'Angleterre a trouvé deux groupes capables de faire la même chose avec la pop anglaise. Soit des bons disques, ni pastiche, ni hommage glacé. The age of the understatement est une merveille de pop orchestrée avec soin, grandiloquence parfois, mais assumée tout du long. Le disque s'ouvre sur la chanson éponyme, et nous met dans l'ambiance : il n'y a qu'à voir le clip ! On dirait Lennon et Mc Cartney, mais cette fois, ça passe, car il y a des morceaux derrière. Alors, évidemment, l'ombre des Fab Four plane sur le disque, mais pas seulement. Les arrangements rappellent Scott Walker, le romantisme et la mélancolie font penser au dernier album de The Coral...

Et puis, il y a des sommets imparables sur le disque, notamment les deux derniers morceaux, la sublime Meeting place, qui me file invariablement le sourire et me fait toujours penser aux Beatles, en train de chercher une île en Méditerranée, morts de rire et insouciants ; et The time has come again, ballade classieuse pour morveux britons qui jouent les crooners sous la lune. Idéal en ce début de printemps.


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