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29 juin 2012 5 29 /06 /juin /2012 20:29

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Joseph Arthur est un type que je suis depuis ses débuts, depuis Big City secrets, son premier album, alors qu'il était chez Realworld et sous la protection de Peter Gabriel. 15 ans plus tard, c'est encore une histoire de ville qu'il nous offre (littéralement puisque Redemption city, son nouveau double-album est téléchargeable gratuitement sur son site). Mais pour ce nouveau disque, Joseph retrouve une grâce, un lyrisme qu'il avait un peu perdu en chemin. Les mots se bousculent dans un chanté-parlé hallucinant, parfois proche du hip-hop, et les fulgurances poétiques sont légions : I feel like an old piece of wood floating on the Hudson / I may have a purpose, but it's mysterious to me : pure poésie.Ou encore sur la très Lou Reedienne I miss the zoo : I miss the simplicity of addiction and the scene. Les mots coulent, s'entrechoquent et font comprendre très rapidement qu'il se passe quelque chose, une urgence à dire, une urgence à vivre.

 

La musique, il l'a enregistrée seul, il a tout joué, tout chanté, et c'est absolument dingue. Les ambiances oniriques, nocturnes donnent des morceaux fantastiques. On sent qu'il a traîné ses guêtres avec Dulli, et parfois j'ai eu l'impression d'entendre une chute de studio de Perry Farrell  comme dans Mother of exiles avec son groove pernicieux. Joseph Arthur a soigné les ambiances, enfilé son costume bleu nuit (Night clothes hallucinante déambulation nocturne dans la chaleur d'une mégalopole, toujours avec cette diction fabuleuse, et ses éclats poétiques voices and echoes, turning to noise, the soundtrack of chaos) et a trouvé un équilibre entre expérimentations électroniques, coulée de mots inarrêtable, et refrains aériens, avec sa voix démultipliée dans les aigus.  

 

Sa musique plane désormais très haut, elle s'impose par ses mélodies, cette lave en fusion de mots, son honnêteté. Et Joseph Arthur de redevenir cet artiste fascinant, total, d'une liberté folle, qui continue de chercher (It takes a lot of time to live in the moment), de crier, de cauchemarder, de s'abîmer dans la fatigue (l'entêtant instru Sleepless), de créer des sons, des images fortes, des choeurs magnifiques d'impalpable. Y a-t-il pour lui, au bout du chemin, la rédemption ? Qui sait ? En tout cas, franchissez les portes de cette Redemption city, vous y trouverez des cauchemars, des bruissements, des éclats, vous y trouverez des réponses, et plus encore des questions, des guitares qui dansent le sabbat avec des machines électroniques, vous y trouverez parfois de l'apaisement, mais surtout l'électricité d'une ville un soir d'été, sa moiteur, son rythme effrené. Vous vous y sentirez fleuve fainéant, Hudson ou Mississippi baloté sans but. Et quel autre disque en ce moment vous offrirait tout ça ?

 

 


 

 


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