Ride your mechanical beast to heaven
Ride your beautiful bitch to the ultimate sin
Des cloches traversent le vide, menaçantes. Un son lourd, puissant, sur une rythmique martelée, zébrée par les éclats aigus d'une scie. Puis tout s'arrête. Avant de reprendre. Les cloches reviennent, la rythmique devient tachycarde, martiale. Les cloches, de leurs trois notes répétées ad-nauseam, continuent de trouer l'espace et le temps pour nous parvenir chargées d'images, d'impressions tenaces, de mémoires enfouies. L'entrée en matière de ce disque ne laisse aucune échappatoire, la musique sera dense, étendant son empire noir sur l'auditeur-rice, quelque peu maso de se laisser prendre à ce jeu pervers. Dès lors, une fois les barrières tombées (et elles tombent vite), et le contrat accepté, il nous sera délicieux d'entrer pleinement dans cet album monolithique, sombre, qui nous perd dans des dédales industriels, nous ouvre les portes de cultes païens, peut nous cajoler avec une comptine gothique en trompe l'œil avant de vite basculer dans le terrifiant. Un disque qui suinte le blues en lambeaux, le prêcheur démoniaque. Un disque à nul autre pareil.