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6 décembre 2007 4 06 /12 /décembre /2007 21:24

James Gray n'a réalisé que trois films en 13 ans, Little Odessa (pas vu), The Yards (pas vu) et We own the night, La nuit nous appartient en VF, que je suis allé voir au ciné de mon palindrome pas plus tard que samedi soir.

Ce film confirme une tendance actuelle du cinéma américain : revenir aux bases de ce qui a fait sa grandeur dans les années 70. Et le résultat est bluffant. D'abord avec un casting de rêve : Mark Wahlberg et Joaquin Phoenix - immenses comme à chaque film dans lesquels ils tournent, et Eva Mendès, que je n'avais jamais vue mais qui s'en sort très bien, dans un rôle qui aurait pu vite tourner au faire-valoir (la petite amie porto-ricaine).

Le scénario est simple comme Abel et Caïn : deux frères, un flic et un voyou. L'un a suivi les traces de son père dans la police, l'autre, plus libre, crame la vie par les deux bouts, et gère une boîte à la mode dans le New York des années 80. Boîte qui sert de plaque tournante pour le trafic de drogues mené par les Russes, et que les flics ont dans le collimateur.

Gray n'hésite pas à user de tous les clichés possibles, et pourtant tout fonctionne. Il use de toutes les ficelles connues du genre et pourtant je suis resté scotché jusqu'au bout. Il raconte  juste une histoire simple, deux frères qui s'opposent, un trafic de came, une lutte flics/gangsters, les planques, le père qui préfère un des fils... Une histoire classique. Pas con James Gray, les classiques ne prennent jamais une ride. Il y aura toujours un Coppola, un Gray, un Dylan pour nous les raconter, ces bonnes vieilles histoires,
pour nous dire "hey, tu la connais celle-là ? C'est l'histoire d'un père et de ses deux fils..." Pendant certaines scènes, je devinais ce qu'allaient dire les acteurs presque aux mots près, comme un gosse qui connaît par coeur les gimmicks d'une histoire et qui ne peut s'empêcher de dire la suite à voix haute. C'est là l'une des qualités de Gray, et non des moindres : l'écriture. Elle laisse la part belle aux acteurs. Mais il n'y a pas que ça : non seulement il sait revisiter les classiques, les mettre en scène et les filmer, mais en plus il a l'intelligence de faire jouer le père par Robert Duvall (excusez du peu) et faire entrer directement l'histoire du cinéma dans son propre film. Alors, quand un flic s'approche du Duvall, avec la tête du mec qui annonce une sale nouvelle, bien sûr toute la salle se doute que les premiers mots qu'il va sortir vont être : "lequel des deux ?", mais putain ce que c'est bon comme cinéma !

Et puis, il ya des scènes d'anthologie, en fait il n'y a quasiment que ça dans ce film : la scène du labo... la poursuite en bagnoles sous des trombes d'eau... les scènes dans la boîte... ahhhhh courez voir ce film les amis, le ciné américain ne nous prend vraiment pas pour des cons en ce moment, alors profitons-en.

Et la toute dernière scène... j'ai entendu des connards glousser dans la salle, je les aurais passés sous un train si j'avais pu. Seul le ciné américain est capable de filmer une scène pareille. Désôlé de le dire si crûment mais Gray a des couilles de filmer ça, et Wahlberg et Phoenix de jouer ça. Bon ça me brûle les doigts de vous la taper là, tout de suite maintenant, mais ça serait pas correct. Alors je vais juste vous dire qu'elle est simplissime, limpide et parfaite et que si vous avez un frère ou une soeur, vous la comprendrez, assurément.

...

Prochain rendez-vous dans une salle obscure : I'm not there, le film sur Dylan - dans le genre conteur de génie, qui dit mieux ? - reste à savoir si le film sera à la hauteur du Zim. Allez, en attendant, bonne toile.
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