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17 mars 2007 6 17 /03 /mars /2007 14:53

"Hey ! Musiciens, jouez moi un air sombre et large où se noie et plonge mon âme. O Musiciens, faites vibrer comme une corde mon âme triste, à la briser. Je veux une chanson qui morde, avec la douceur d'un baiser, je suis ivre et je meurs d'amour."

Tony Gatlif

Dans le cadre du festival mayennais Reflets du cinéma, ayant pour thème cette année les frontières (géographiques, métaphysiques, intimes, etc.), j'ai eu l'opportunité de voir Transylvania, un film de Tony Gatlif, avec Asia Argento. Je connaissais un peu le travail de Gatlif, et ses centres d'intérêts pour avoir vu Gadjo Dilo, il y a quelques années, aussi je n'ai pas été surpris de retrouver ce qui fait la particularité de son cinéma dans son dernier film. En revanche, je ne me souvenais pas qu'il filmait aussi bien. L'histoire est simple, ce qui ne veut pas dire que le scénario n'est qu'un prétexte pour filmer sa Roumanie, avec ses excès, son trop plein de vie, de musique, de croyances... Zingarina (Asia Argento) est à la recherche de son petit ami. Elle est accompagnée de Marie, pour cette quête. Mais rapidement, elle le retrouve, et se fait rejeter. Elle largue Marie et se retrouve seule, enceinte, en proie à des hallucinations. Sur la route, elle croise Tchangalo, un homme entier, libre, qui ne peut pas dormir "entre quatre murs" comme il le dit lui-même, et qu'elle avait aperçu dans un café. Entre ces deux personnalités extrêmes se nouent des rapports complexes et intenses.

Gatlif filme merveilleusement, il donne corps aux démons qui hantent Zingarina. J'ai trouvé le film très sensoriel, je ne sais pas si je m'exprime clairement. C'est une invitation à tous les excès : excès de musique (la scène très drôle où Marie et Zingarina sont escortées jusqu'à pas d'heure par deux violonistes que rien ne semble pouvoir arrêter), excès de boisson, de danse, d'amour, de folie...

Asia Argento est impressionnante en femme au bord de la folie, et Biro Unel... ce serait dingue qu'après ça on ne le voit plus tant son talent crève l'écran. Il campe un Tchangalo, personnage errant, qui achète à bas prix des vieilleries pour les revendre plus cher ailleurs... toujours ailleurs. Il dort à la belle étoile, s'installe tout de même un lustre (avant de le revendre), qu'il pend à un arbre...

Et bien-sûr, il y a la musique, qui traverse tout le film, et qu'a composée Tony Gatlif. Elle rythme les errances des personnages, et devient un personnage à part entière. tantôt fiévreuse, tantôt désespérée, souvent les deux en même temps.

Le toujours génial Jean Rochefort a dit un jour, je ne sais plus où : "le bonheur, ça empêche la joie de vivre". Les personnages de Gatlif ont la joie de vivre dans le sang. Ils ne connaîtront jamais le bonheur, mais au moins ils auront vécu intensément.
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commentaires

A
Ton père pense que c'est ta meilleure "page" depuis la<br /> création de ton blog.<br />  <br /> Continue et bisous.
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