16 avril 2007
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Il en va de la musique comme des séries. Les groupes les plus originaux, les plus inventifs subissent généralement le même sort que Carnivàle. Bon nombre de groupes passent ainsi totalement inaperçus (pas glamours, pas dans l'air du temps, pas immédiatement identifiables). 31 Knots en fera assurément partie. Ce trio américain vient de sortir ces jours-ci Days and nights of everything anywhere. Beau titre pour un album foisonnant, qui balance une idée à la seconde (presque), foutrement complexe, et passionnant du début à la fin.
Jetez une oreille à ce disque et vous comprendrez pourquoi ce qui suit vous paraîtra si peu éclairant, voire complètement bordélique. Ce disque est un casse-tête. Comme à mon habitude, je l'ai écouté pour la première fois en étant tranquillement allongé dans mon canapé (je fais ça généralement pour une première écoute d'un album), parce que j'arrive à ne faire que ça : écouter de la musique (combien de fois j'ai entendu des gens dire : " je suis pas capable de ne faire qu'écouter un disque, faut que je fasse autre chose en même temps", ce qui en dit quand même long sur leur rapport à la musique).
Première impression : la tête reposant sur un oreiller, le regard perdu à scruter mon plafond, je prends une bonne claque. C'est Beauty, et c'est tout simplement énorme. Un rythme électro entêtant, qui transperce tout sur son passage, une voix possédée, et me voilà déjà à taper du pied. Puis arrive probablement un des morceaux les plus tarés que j'aie jamais entendu : Sanctify tout droit sorti d'un cauchemar. Et là, forcément, je me dis que c'est le pied, qu'il n'y a que la musique pour procurer ça (bon il y a le sexe aussi - hum), se dire qu'après des milliers de disque écoutés (classique, jazz, rock, et toutes ces foutues étiquettes) il y aura toujours ici bas, quelque part, des types qui n'ont qu'un souci, créer quelque chose d'original, en roue libre et que ça me fera toujours autant d'effet.
Ensuite, 31 Knots nous sert un Savage boutique aux accents russes, un mille feuille, complétement barré, et en même temps accessible, qu'on peut fredonner. Ici réside la force de ce trio : ils sonnent complexe, et sont des musiciens visiblement très doués, mais paradoxalement, il y a une évidence dans l'architecture de leurs morceaux, et dans leurs mélodies.
Bon je suis toujours allongé, à m'en prendre plein les oreilles, et une envie furieuse de monter le son me prend. Je ne résiste pas, me lève et fait tourner d'un bon quart de tour le bouton du volume, pendant que Joe Haege hurle "ME BECOME ME BECOME ME BECOME ME !!!"
L'album défile, à toute vitesse, je suis de retour sur mon canapé, et le niveau ne faiblit pas. Evidemment, je sais, à ce moment là, que je le réécouterai un paquet de fois pour pouvoir en faire le tour, et surtout simplement parce que c'est du bon. Finalement, je n'arrive pas à décrire leur musique... Un casse-tête, puisque je vous le dis !
Le mieux c'est encore de visiter leur page myspace sur laquelle on retrouve quatre morceaux en écoute et le clip de Beauty : et comme je suis généreux les amis : c'est ici que ça se passe. Quand je pense qu'il y en a qui vont les voir demain en concert...